Vous êtes considéré comme un expert reconnu en matière de blessures du genou. Que représente votre service à la clinique Sonnenhof à Berne?
Nous avons sept équipes hautement spécialisées pour les opérations orthopédiques dans les domaines du pied, du genou, de la hanche, de la colonne vertébrale, des membres supérieurs, de la main et des enfants. Je suis cofondateur de la clinique d'orthopédie Sonnenhof et travaille comme chef de la chirurgie du genou, y compris pour les blessures sportives.
Comment en êtes-vous arrivé à être aujourd'hui une sommité en matière d'opérations du genou?
La spécialisation s'est poursuivie à une vitesse phénoménale ces dernières années. À l'origine, je travaillais dans le domaine des opérations de la hanche, par exemple à New York, Paris et Berlin. Lorsque je suis revenu à Berne, au Inselspital, le chef du service du genou était absent. J'ai repris le flambeau et j'y ai pris goût parce que j'aime l'innovation et que le développement était encore moins avancé pour les genoux que pour les hanches.
Que faites-vous différemment des autres?
Je suis comme tout le monde (sourit). C'est en forgeant que l'on devient forgeron. Nous opérons aujourd'hui très différemment qu'il y a 5, 10 ou 15 ans, il y a toujours de nouvelles approches. Quand on fait 10 ou 20 opérations du genou par an, c'est évidemment plus difficile que quand on en fait plus de 1000, comme nous le faisons avec notre équipe. Nous sommes également très actifs dans la formation, c'est pourquoi j'assiste souvent. Je fais environ 300 opérations par an de A à Z, surtout des cas complexes et peu clairs.
Qui sont vos patientes et patients?
Les blessures au genou touchent souvent les personnes âgées de 20 à 50 ans qui pratiquent un sport. Un lundi matin de janvier ou de février, je vois 10 à 20 ruptures de ligaments croisés chez des skieurs et des skieuses. Le genou est très fragile, des forces énormes s'exercent souvent sur le ligament croisé antérieur. Chez les sportifs et sportives de haut niveau, on opère généralement immédiatement, sinon on attend souvent et on ne décide qu'après quelques mois si une opération est nécessaire.
Le Sonnenhof propose à la clientèle de Visana un deuxième avis médical en cas d'opération du genou. Quelle est l'importance de ces avis?
J'ai toujours été un adepte. Il existe des situations compliquées dans lesquelles il est utile de demander conseil à d'autres médecins. Souvent, les aspects financiers sont également déterminants; les attentes des patients/es, des médecins et des assurances sont différentes.
Les médecins sont-ils souvent en désaccord sur la manière de procéder?
Non. Les deuxièmes avis servent à contrôler la qualité. Et ce qui est très important: le médecin qui donne le deuxième avis ne doit pas ensuite prendre en charge le traitement, sinon il est influencé. J'ai vu tellement de genoux que je peux assez rapidement me faire une bonne idée et donner une expertise. Mais il y aura encore plus d'opérations à l'avenir, car les gens vivent de plus en plus vieux. Aujourd'hui, nous vivons en moyenne 10 ans de plus qu'il y a 40 ans.
Pouvez-vous donner des conseils sur la manière de prendre soin de son genou?
Un bon appareil locomoteur, en bonne santé, a besoin d'une musculature forte. Plus nous vieillissons, plus nous devons stabiliser et développer nos muscles. Ils protègent les articulations et permettent d'éviter les blessures. Les pompes sont la mère de tous les exercices, car elles permettent de faire travailler tout le tronc. Nous, les médecins, aurions beaucoup moins de travail si tout le monde prenait soin de son corps avec discipline.
En exclusivité pour les entreprises disposant de l’assurance-accidents auprès de Visana, le centre de prestations LAA propose comme prestation spéciale des deuxièmes avis à la clinique Sonnenhof. Dans le cadre d'une phase pilote, les personnes accidentées peuvent demander un deuxième avis au professeur Stefan Eggli et à son équipe de spécialistes avant de subir une opération du genou.
La nécessité de l'opération et sa forme de réalisation sont évaluées gratuitement sur la base du dossier médical. La personne accidentée décide ensuite elle-même si elle veut suivre ou non les recommandations du deuxième avis. Visana accepte la décision prise par la personne accidentée concernant le traitement médical. Les personnes accidentées peuvent s'adresser au ou à la spécialiste de Visana responsable de leur cas pour obtenir un deuxième avis.