Retour progressif à la vie

À la suite d’un accident vasculaire cérébral en 2015, Nadja Knuchel ne peut plus voir ni marcher pendant des semaines. Alors âgée de 37 ans, elle se bat pour s’en remettre et participe même à un marathon à Amsterdam en 2021. Son histoire est émouvante et inspirante.

Texte: Fabian Ruch Photo: Adriana Leibundgut

Nadja Knuchel: retour progressif à la vie

Nadja Knuchel n'oubliera jamais le 9 septembre 2015: c'est le jour où sa vie bascule. Après dix jours de maux de tête extrêmes, elle se sent particulièrement mal au bureau: son équilibre est si perturbé qu’elle ne peut plus marcher, elle voit à peine et ne peut plus s’exprimer correctement. Heureusement, deux collègues de travail ont le bon réflexe et appellent immédiatement le numéro d'urgence. «Si je n'avais pas été prise en charge adéquatement et rapidement, les conséquences auraient pu être bien pires», déclare Nadja Knuchel.

Le cerveau est touché
Après son diagnostic de «dissection spontanée» (perturbation de l’irrigation du cerveau pouvant être mortelle), sa vie change du tout au tout. D'abord traitée à l'hôpital Lindenhof, puis à la clinique spécialisée de l'Inselspital de Berne et enfin pendant deux mois dans un centre de rééducation à Tschugg, au-dessus du lac de Bienne, elle revient petit à petit à la vie. Dans son cerveau, c'est surtout la zone qui gère l'équilibre, la pression sanguine, les nerfs oculaires et les hormones qui est endommagée. Et comme les médecins ne peuvent, ne doivent et ne veulent pas faire de pronostics dans un premier temps, des pensées pesantes accompagnent Nadja Knuchel: «Est-ce que je ne pourrai plus jamais voir correctement?», «Aurai-je besoin d'un fauteuil roulant?», «Ne pourrai-je plus m’occuper de ma fille de deux ans et demi?»

Quelques revers, mais des progrès réguliers
Comme la jeune femme alors âgée de 37 ans a, selon ses propres dires, la «tête dure d’une Valaisanne» et une «très grande volonté», elle accepte immédiatement la situation. Avec un optimisme inébranlable, elle entreprend par exemple de réapprendre à marcher. C'est un long processus, accompagné de difficultés, mais surtout de progrès réguliers. Nadja Knuchel est très reconnaissante d'avoir profité des meilleures conditions grâce à son assurance complémentaire d'hospitalisation auprès de Visana: «J'ai bénéficié d'un soutien incroyable dans tous les domaines, non seulement pour la rééducation, mais aussi plus tard pour l'aide ménagère.»

Nadja Knuchel se remet relativement bien de son attaque cérébrale. Toutefois, de nombreux handicaps font partie de sa vie quotidienne encore aujourd'hui. Elle ne sent plus correctement le côté droit de son visage et le côté gauche de son corps à partir du cou, a besoin d’énormément de sommeil, a une faible tolérance à la surcharge sensorielle et est vite épuisée par les mouvements rapides. «De plus, je ne peux pas faire deux choses à la fois», raconte-t-elle. Ces contraintes l'ont également poussée à décider, il y a deux ans, d’arrêter de travailler pour pouvoir se consacrer pleinement à sa fille.

«De la chance dans mon malheur»
Nadja Knuchel mène aujourd'hui une vie ralentie, mais heureuse. «Je suis contente de l’évolution de la situation après l'accident. J'ai certainement eu de la chance dans mon malheur.» La Valaisanne a repoussé ses limites ces dernières années; son histoire est inspirante. Elle a même couru un marathon à Amsterdam en 2021 et a participé au marathon de ski de l'Engadine en mars dernier. Lorsque Nadja Knuchel souffre aujourd'hui de maux de tête importants, elle se fait immédiatement examiner. «Une dissection spontanée peut toucher chacune et chacun d’entre nous, mais je n'ai plus peur d'être à nouveau concernée.»

Portrait

Première impression: une personne joyeuse, optimiste et souriante. Nadja Knuchel est sûre d’elle, ce qui a été confirmé au cours de notre long entretien. Cette femme de 45 ans a conservé sa force de vivre malgré son histoire douloureuse. La Valaisanne vit près de Berne avec son mari depuis 2008. Sa fille Nikita est née il y a dix ans. Nadja Knuchel aime beaucoup courir et a découvert le ski de fond.

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